💌 Lettres Trouvées 🖋

 

 

Lettre de Lucinda du 7 avril 1423

 

 

Manoir du Grand Mage,

Le 7 avril 1423

 

Cher ami,

 

Comment allez-vous ? Est-ce que je ne vous manque pas trop ?

 

Pour être honnête, vous me manquez terriblement. La solitude et l'ennui me font parfois oublier la joie que j'avais de pouvoir approcher le Grand Mage et espérer apprendre un peu de sa magie.

 

Car voilà, le Grand Mage ne m'apprend rien. Il ne me cause que pour m'aboyer des ordres. Il me fait sans cesse récurer, cuisiner, frotter, plier, ranger, mais jamais il ne me laisse manipuler ses ingrédients ni ses grimoires. Je rêvais d'être son assistante, mais me voilà bonniche.

 

Et seule. Je n'ai même plus mon bon ami pour me donner un peu de réconfort ou parler pendant des heures au coin du feu ou au clair de lune.

 

Mes parents ne cessent de me rĂ©pĂ©ter qu'une femme n'est pas faite pour la grande magie. Je voulais leur prouver qu'ils ont tort en devenant l'apprentie, puis l'Ă©gale du Grand Mage. Au moins, vous, croyez-vous en moi ?

 

Je ne sais que faire. Le Grand Mage se gausse de mes petits tours, sans pour autant m'apprendre comment progresser. Pourquoi m'a-t-il engagĂ©e comme sa suivante ? Est-ce pour n'ĂŞtre que sa bonne ?

 

Dois-je abandonner et revenir Ă  ce que mes parents appellent "la raison" ? Quitter le manoir du Grand Mage, rentrer chez eux et Ă©pouser celui qu'ils m'auront dĂ©signĂ© ? Ou dois-je persĂ©vĂ©rer, prouver ma valeur au Grand Mage et obtenir la formation magique Ă  laquelle j'aspire tant ?

 

Est-ce Ă  cela que se rĂ©sume mon choix ? Accepter la tyrannie du Grand Mage ou devenir une Ă©pouse dĂ©vouĂ©e ?

 

Comme elle me manque, l'insouciance de notre enfance. À l'époque, nous n'avions pas à nous soucier de notre rang. Il n'y avait que nous, les herbes hautes et le ruisseau. À présent, je dois baisser les yeux si j'ai le plaisir de vous croiser, et je dois me cacher pour vous écrire ou lire vos lettres.

 

J'ai pourtant tant besoin de vous, de vos conseils et de votre amitiĂ©. En est-il de mĂŞme pour vous ? Ou avez-vous oubliĂ© votre amie sauvageonne ?

 

Mais il est tard à présent et le Grand Mage m'appelle encore. C'est à regret que je pose ma plume. Je vais compter les jours en attendant votre réponse, mon bon seigneur.

 

Lucinda

 

 

https://imaginair.es/@DoublureStylo/112156547590565966

 

 

Lettre de Zéphyr du 1 août 1423

 

RĂ©ponse de ZĂ©phyr

 

 

Lettre de Lucinda du 25 mars 1424

 

Mon cher ami,

 

Comme il est doux de lire votre nom au bas de votre missive. La caresse de ce nom est comme une douce brise dans les cheveux et me rappelle le vent de liberté qui soufflait sur notre tendre adolescence.

 

J’ai lu avec autant de stupéfaction que de crainte le récit de vos combats et je me réjouis que vous en soyez rentré sain et sauf. Bien que la cause de ces gens soit juste et que leur combat soit nécessaire, l’intégrité de votre personne m’importe bien plus et s’ils éveillent en moi une certaine sympathie, ils ne représentent rien à mes yeux. Aussi leur sort, s’il me peine légèrement, m’indiffère sitôt qu’il est mis en balance avec votre vie.

 

Vous parlez d’écouter votre coeur si vous deviez à nouveau vous confronter à leur misère, mais vous et moi savons que vous n’êtes pas ce genre d’homme.

 

En parlant de coeur, il me faut vous annoncer que je suis fiancée. N’ayez crainte, je n’ai pas cédé à mes parents et ce n’est pas pour devenir femme au foyer que j’ai accepté de me laisser passer la bague au doigt. À vrai dire, vous aviez raison à propos du mage. Ce n’est qu’après avoir éprouvé ma persévérance et ma détermination qu’il m’a exposé ses conditions.

Il a accepté de me transmettre tout son savoir en échange de noces et d’une descendance. J’ai exigé d’être parfaitement éduquée sur tous les plans de la magie avant de me laisser engrosser, ce à quoi il a consenti. J’ai donc accepté de devenir l’épouse du grand mage, malgré le peu de sentiments qu’il peut m’inspirer.

À défaut d’amour, il m’inspire beaucoup de respect et la promesse d’un avenir meilleur. La puissance qu’il a accepté de m’insuffler fera de moi une femme nouvelle, respectée et crainte. Je n’aurai plus à baisser les yeux et je pourrai me mesurer à tous ceux de votre rang. Quant à la descendance qu’il exige, elle me garantira sa protection et assoira définitivement ma position en me liant par le sang à sa glorieuse lignée.

 

Que pourrais-je espĂ©rer de mieux pour une vie qui me promettait misère et regrets, avec pour seul rĂ©confort le souvenir des batifolages que vous Ă©voquez et qui ne seront plus jamais ?

La certitude de ne plus vous revoir me pèse et seules vos lettres et l’espoir de me tromper mettent un semblant de gaietĂ© dans mon quotidien rythmĂ© par les corvĂ©es et les leçons. Aurais-je dĂ» commencer par-lĂ  ? Depuis que nos fiançailles ont Ă©tĂ© officiellement annoncĂ©es, mon apprentissage a dĂ©butĂ© et le Grand Mage m’enseigne enfin les bases de son art. Mais quand j’y pense, l’annonce a dĂ» faire grand bruit et sand doute saviez-vous dĂ©jĂ  la nouvelle ?

J’espère que vous vous réjouissez pour moi et mon avenir tout comme je saurai me réjouir lorsque l’annonce de vos fiançailles avec je ne sais quelle héritière prospère me parviendra.

 

Il me faut à présent vous quitter et m’acquitter de mes devoirs d’apprentie magicienne si je veux un jour obtenir le statut auquel j’aspire et devenir votre égale.

 

Dans l’attente de votre prochaine lettre, croyez bien que je chéris le souvenir de nos jeux d’enfants à l’ombre de tout ce qui a bien voulu les abriter.

 

Votre amie dévouée,

Lucinda

 

https://imaginair.es/@DoublureStylo/112156554840067455

 

 

 

Lettre de Zéphyr du 1 août 1424

 

RĂ©ponse de ZĂ©phyr

 

 

 

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