🏰 Retour dans le donjon 🎹

 

Comme souvent lorsque j'ai une obsession qui commence à m'accaparer, j'essaye d'aller au bout de celle-ci, tournant et retournant le sujet dans tous les sens, jusqu'à l'épuiser, non pas pour en vider sa substance, mais pour acquérir des connaissances suffisantes pour me sentir à l'aise avec celui-ci.

 

Il y a quelques années c'était la musique 1-bit, ensuite la musique chiptune, explorant chacune des puces les plus emblématiques (YM2149, SID, OPL3, YM2612 etc), puis la synthèse FM, l'expandeur Roland MT-32, que j'ai enfin réussi à trouver à un prix abordable. Le précédent album de Garvalf ("la tour") a d'ailleurs été en partie réalisé avec un appareil de ma fabrication (mt32pi) basé sur un émulateur MT-32, mais je l'ai utilisé comme synthé avec soundfont classique.

 

En poussant l'étude des soundfonts je me suis intéressé de plus près à l'excellente norme Yamaha XG, une extension du General Midi passant le nombre d'instruments de 128 à 480 et permettant via sysex de piloter certaines caractéristiques sonores telles que la résonance, le filtre, l'attaque etc.

 

Il s'avère que je l'avais déjà brièvement abordée dans les années 90, au travers d'une carte son YMF724F qui était compatible avec cette norme. Puis il y a quelques années j'ai trouvé pour 25 €, sur un vide-grenier, un synthétiseur CS1x qui date de la période révolue où Yamaha poussait encore l'adoption du XG.

 

La découverte du VSTi S-YXG50, créé par Yamaha et depuis en accès libre abandonware, qui émule parfaitement la norme XG a été finalement le déclic pour me jeter à corps perdu dans l'étude et la découverte approfondie de cette norme obsolète.

 

Ce qui m'a attiré d'emblée, c'est que d'un appareil à l'autre, les sons, a de rares exceptions près, sont identiques. Je n'aime pas reposer mon travail sur un instrument unique, qui peut se dégrader ou être détruit. À l'inverse n'avoir qu'un logiciel est un peu dommage, si bien que le XG se situant entre les deux possède un gage de pérennité qui le rend d'autant plus précieux.

 

De plus j'ai souvent commencé un morceau avec un VST, et ne sachant pas quel autre instrument accorder au premier, la composition a vite tourné court. Là c'est finalement plus simple et les sons existants sont suffisamment nombreux et suffisants. De plus même s'ils sont loin d'être parfaits ou percutants selon les standards modernes, ils gardent un petit côté désuet et monotone qui ne me déplaît pas.

 

 

J'ai ainsi débuté courant juillet 2024 la composition d'un nouvel album de Dungeon Synth pour faire suite à "la tour" sorti en 2022, le split avec Maelifell de l'année dernière présentant une parenthèse importante mais qui s'éloignait de la narration des aventures de Zéphyr, le protagoniste central de l'histoire. Et pour la première fois je n'ai pas rassemblé des morceaux éparts, composés des mois auparavant, mais j'ai continué ce que j'avais entrepris un peu avec "la tour", à savoir la composition d'une piste unique, sauf que cette fois j'ai pleinement conscience de tout ce que j'y mets dedans. Il y aura tout de même 8 pistes séparées dans l'album final, mais le développement des créations se fait comme si je construisais un assemblage cohérent, plus que pour "la tour".

 

Étonnamment pour les précédents albums de Garvalf je me suis retrouvé sans trop le réaliser avec assez de titres pour constituer un album, et pour "la tour" si je ne me souviens absolument plus des moments de compositions en revanche je garde le souvenir très présent du mixage, des rajouts de samples et du mastering, des derniers peaufinages.

 

J'ai essayé de composer ce dernier album dans un esprit ancien, ou plutôt hors du temps, pour ne pas le lier à l'époque contemporaine, mais je ne voulais pas non plus ressortir les gimmicks éculés de la musique médiévale. Cette fois-ci j'ai une batterie quasi omniprésente pour obtenir un effet plus rythmé, et le résultat final m'évoque un peu certaines musiques de jeux vidéos, notamment Runescape. J'ai également l'impression que l'influence de l'album de Wongraven, en particulier lors de la composition des basses, reste présente.

 

Il est difficile d'avoir un regard neutre sur ses créations, et je pense que mes deux premiers albums de Dungeon Synth ("the hollow earth" et "les basses terres") sont les plus réussis au point de vue de la fidélité au genre, si on se réfère au style de musique qui constituait les intros et interludes d'albums de black metal dans les années 90, sur un thème médiévalisant et sombre, néanmoins ce nouvel album représente un certaine satisfaction personnelle au niveau du rendu, des compositions et de l'ambiance générale.

 

 

Rassemblement, par Garvalf

 

 

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