🎸 Therion "Vovin" (1998)

 

J'avais envie de chroniquer un album de Therion depuis un moment. J'entretiens un rapport assez trouble avec ce groupe : je n'ai jamais été "fan" au sens large, mais j'ai toujours apprécié la plupart de leurs albums qui se sont trouvés sur mon chemin. J'ai par ailleurs complètement ignoré certains opus (par exemple Gothic Kabbalah), surtout parce que je n'ai pas spécialement eu l'occasion de tomber dessus à un moment donné. Tout est une affaire d'opportunité et de hasard avec Therion.

 

J'ai failli assister à un de leurs concerts dans l'Aisne, mais celui-ci a été annulé au dernier moment (à cause d'un organisateur indélicat et peu fiable), si bien que j'avais fait le voyage "pour rien", même si cela a permis de visiter un peu la région et de vivre d'autres aventures à cette occasion...

 

La plupart de tous leurs albums, y compris les derniers, sont excellents, mais je garde un souvenir ému de Vovin qui représente une sorte d'aboutissement, car en effet il contient tout ce qui constitue un album de référence : les passages symphoniques complexes, les mélodies accrocheuses, les riffs heavy...

 

"Vovin" signifie "Dragon" en énochien, une langue construite occulte inventée (ou "révélée") par le fameux occultiste John Dee.

 

L'album débute par le fameux "The rise of sodom and gomorrah", avec des nappes de violons et contrebasses en introduction, basculant rapidement sur des rythmiques saccadées et lourdes à la guitare. Les voix masculines et féminines se répondent en toute harmonie, comme dans un opéra symphonique, avec des teintes orientales (probablement parce que cela fait encore plus "occulte"), sans tomber dans le cliché ridicule, avec une struture extrêment bien construite, des changements de tonalités ainsi que de tempos, des passages plus progressifs. C'est une réelle réussite, et une entrée en matière tonitruante !

 

"Birth of Venus illegitima", le deuxième morceau, continue sur la lancée, avec des riffs plus "heavy", et toujours les voix claires, les variations mélodiques sur des airs mémorables.

 

"Wine of Aluqah" accélère un peu le tempo, tout en restant dans le style des morceaux précédents, et "Clavicula Nox" qui se présente au début un peu comme une balade vient assagir l'ensemble, avec ses guitares claires et ses arpèges, mais cela se transforme rapidement en une certaine tension pour faire monter la pression, tout en restant incroyablement esthétique.

 

"The Wild Hunt", comme son nom l'indique, évoque parfaitement la chasse sauvage, rapide et dans les standards du Heavy Metal (on pourrait penser un peu à du Iron Maiden) et vient rajouter de la fraîcheur dans les effluves d'encens.

 

Je ne vais pas forcément décrire dans le détail tous les morceaux qui restent, on trouve en vrac encore plus d'ambiances orientalisantes et progressives ("Eye of Shiva"), du piano ("Black Sun"), ainsi qu'une suite sous forme de trilogie ("Draconian Trilogy"), qui pourrait rappeler un peu des groupes de metal progressif comme Queensrÿche...

 

Ce qui est exceptionnel avec Therion, et en particulier dans cet album, c'est que les mélodies mêmes si elles flirtent parfois avec la pop ou des thèmes accrocheurs, ne sont jamais mièvres, un peu comme s'ils voulaient préserver à jamais leur dignité.

 

L'album se clôture avec "Raven of dispersion", qui sans être remarquable, reste parfaitement construit, à l'image du reste des titres.

 

Des musiciens de studio, y compris classiques (violons, alto, violoncelle, contrebasse...), ont participé à ce grand oeuvre.

 

Un album solide, qui s'inscrit dans les références en la matière...

 

 

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