Malgré mon attrait pour la chose informatique, je dois avouer que la direction que prend le monde actuel (c'est à dire ce qui se trouve à l'extérieur de moi) pour aller dans une voie où la technologie se retrouve absolument partout, et surtout là où elle n'a rien à faire, me dégoûte au plus haut point.
Et encore, si c'était parce que l'humanité gagnait en débrouillardise à ce sujet, cela serait un moindre mal, mais on a l'impression que plus on pousse vers le tout numérique, et plus les gens en sont esclaves et perdent en autonomie, incapables de prendre la moindre décision censée ou gagner en initiative, ni savoir se préserver des dispositifs de surveillance de masse. D'ailleurs, cela vient si progressivement qu'ils n'en ont même plus conscience.
J'aime les sciences et ses possibilités multiples, mais pour reprendre les mots de Rabelais, « science sans concience n'est que ruine de l'âme », et cela peut se vérifier en ouvrant simplement les yeux sur le monde qui nous entoure. Après quelques mois passés loin de la civilisation (c'est à dire de la ville), je suis effaré de voir à quel point les écrans publicitaires ou « informatifs » viennent encombre l'espace dit public, jusqu'à la suffocation.
Il semble être tellement difficile de capter l'attention dans un monde désormait vide de sens, qu'ils n'ont rien trouvé de mieux que de multiplier ces miroirs aux alouettes, offrant une surenchère dont plus personne n'a besoin.
La corrélation des écrans partout, c'est que les caméras de vidéo-surveillances arrivent également dans la même mesure : pour surveiller les faits et gestes de tous, pour donner l'impression d'un contrôle permanent, pour rassurer ceux qui ont déjà été embrigadés lors des « mesures sanitaires » et qui ont obéis sans discuter.
Le monde n'a plus besoin de tant d'écran, il a surtout besoin de réflexion et de retour sur soi...